Un nouvel ordre mondial en devenir : Amérique, Grande-Bretagne et Russie - Le monde change et les décisions prises par les différents acteurs ne sont pas seulement des réactions à ces changements et à leur orientation et impact anticipés, mais aussi des contributions à l'évolution même du système. On voit ainsi les Etats-Unis réviser - plutôt vers une implication souhaitée moindre - leur politique au Moyen-Orient, alors que la région est en ébullition et en pleine recomposition. Parallèlement, ils cherchent à renforcer leur implication en Asie-Pacifique (leur pivot stratégique vers l'Asie), tout en promouvant un renforcement militaire de leurs partenaires, alors que la région connaît déjà un niveau de tension croissant. Se pourrait-il que ces nouveaux rôles régionaux américains, notamment lorsqu'ils sont considérés ensemble, aient le potentiel de favoriser l'instabilité, voire les guerres (ce que l'on a essayé d'éviter), tout en accélérant la perte d'influence américaine ? Pendant ce temps, la Russie, comme le symbolise le fait que Poutine ait été élu personne la plus puissante de l'année, gagne en influence et en puissance, et se positionne activement sur tous les théâtres, y compris les plus récents comme l'Arctique. Il est intéressant de noter que le Royaume-Uni, fidèle à son histoire et malgré la crise (ou sous l'impulsion de celle-ci), semble également engagé dans une stratégie proactive, qui prend acte de l'évolution de l'ordre mondial : après avoir "cimenté" le rôle de "Londres en tant que plaque tournante du renminbi" pour s'appuyer sur le titre d'une article du Financial Times (Lucy Hornby et Patrick Jenkins, 15 octobre 2013), elle se dirige vers le statut de "premier pays occidental à émettre des obligations islamiques souveraines". La naissance du monde multipolaire bat en effet son plein.
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