Les Émirats arabes unis (EAU) élaborent une grande stratégie pour assurer leur sécurité globale au cours du 21e siècle.

En 2010, le gouvernement des EAU a publié le "Vision 2021 des Émirats arabes unis", établissant la volonté " d'assurer un développement durable ". En 2011, les autorités politiques des EAU ont créé un centre national de recherche sur l'environnement marin. En 2014, elles ont créé l'agence spatiale des EAU, dont les objectifs et la mission sont explicitement intégrés aux objectifs de la Vision 2021 (Agence spatiale des Émirats arabes unis).

Au cours de la même période, Abu Dhabi, capitale des EAU, a réalisé la construction de Masdar City, un développement urbain élaboré pour être une expérience "in vivo" de durabilité urbaine et d'énergie renouvelable (Patrick Kingsley, "Masdar : les objectifs changeants de l'ambitieuse éco-ville d'Abu Dhabi”, Câblé17 décembre 2013, et Jean-Michel Valantin, " Les Émirats arabes unis : La montée d'un empire industriel durable ?", The Red (Team) Analysis Society, 13 juin 2016...).

En 2015, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables a installé son siège à Masdar City, dans un complexe surnommé "l'immeuble de bureaux le plus vert des EAU", tout en lançant la construction d'une première centrale nucléaire.

Ces différentes initiatives des EAU révèlent une préoccupation commune pour l'avenir. Leur mise en œuvre s'intègre dans une vision commune, qui se transforme ainsi en une stratégie cohérente. Cela se fait grâce au développement des capacités nécessaires pour surmonter la crise planétaire actuelle en matière d'énergie, de climat et de ressources naturelles.

Nous avons vu dans d'anciens articles comment le changement climatique et les changements environnementaux planétaires vont constituer des menaces majeures pour les EAU au cours de ce siècle, et comment le pays élabore une grande stratégie industrielle pour atteindre la durabilité et devenir un fournisseur et un financier mondial des énergies renouvelables (Jean-Michel Valantin, "L'Antarctique contre Dubaï"et "Les méga-feux sauvages en Alberta et la sécurité des Émirats arabes unis”, “Les règles de la crise planétaire, partie 1”, The Red Team Analysis Society, 4 janvier, 2 et 23 mai 2016).

Cette grande stratégie repose sur une réflexion approfondie sur la signification de la "durabilité" d'ici le milieu de ce siècle et sur la manière de l'atteindre, tout en tenant compte des graves menaces qui se font jour actuellement.

Nous verrons comment les autorités politiques des EAU ont développé non seulement la capacité à percevoir l'émergence de menaces mais aussi la capacité à les transformer en opportunités.

Comprendre la menace et préparer l'avenir

Le sentiment de menace stratégique et de la nécessité de préparer l'avenir peut être identifié comme étant à l'origine même des EAU.

En effet, les EAU trouvent leur origine dans les négociations lancées en 1968 par le Cheikh Zayed, dirigeant d'Abu Dhabi et par le Cheikh Rashid de Dubaï pour la création d'une Fédération avec leurs voisins. Cette initiative était basée sur les profondes inquiétudes suscitées par la décision du gouvernement britannique de retirer ses troupes du Golfe Persique, mettant ainsi fin à la protection militaire britannique des Emirats (Jonathan Gornall, "Le soleil se couche sur l'empire britannique alors que les EAU hissent leur drapeau”, Le National2 décembre 2011).

Le contexte a été une période de grandes tensions en raison du changement géopolitique massif et violent qui s'est opéré dans la région, combiné à la découverte d'énormes réserves de pétrole et au développement de la production pétrolière dans toute la région, y compris l'émirat d'Abu Dhabi, au cours des années 1960 (Georges Corm, Le Proche Orient éclaté, 2012).

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Plusieurs tensions politiques et militaires massives ont secoué la région entre 1956 et 1968, de l'Égypte, Israël, la Jordanie, la Syrie et l'Iran au Bahreïn, à l'Irak et au Koweït (Henry Laurens, Paix et Guerre au Moyen Orient, 2005). Afin de maintenir la souveraineté des Emirats, le Cheikh Zayed a cherché la sécurité stratégique qu'une Fédération pourrait apporter. Dans le même esprit, les cheiks de sept émirats ont décidé de mettre fin à des siècles de méfiance en créant les EAU en 1971 (Gornall, ibid).

Ce faisant, les autorités politiques des EAU se sont donné les moyens politiques, économiques et stratégiques nécessaires pour prévenir les effets combinés de la déstabilisation géopolitique du Golfe persique et de la potentielle "malédiction des ressources" générée par le pétrole, qui pourrait être à la fois fatale à leur existence même en tant que dirigeants légitimes d'Emirats souverains.

Ainsi, au lieu de passer par un processus régressif de déni de la crise et de repli sur ses habitudes politiques, comme cela arrive souvent en temps de crise (Michel Dobry, Sociologie des crises politiques(1986), ils ont réagi à la menace perçue par un mouvement d'innovation politique et stratégique et ont créé les Émirats arabes unis. Cette décision surprise a considérablement réduit le potentiel de menace (Clausewitz, Sur la guerre, 1832).

Il semble donc que la combinaison du hasard de la menace et de son analyse avec la volonté de façonner l'avenir au lieu d'en être la victime soit à l'origine même de la politique des EAU.

Construire la nation et répondre à la menace d'épuisement

Aujourd'hui, cette capacité politique à percevoir le potentiel de menace qui se profile à l'horizon et à en faire un support pour un projet de puissance est plus développée que jamais.

Elle a permis aux autorités politiques des EAU de percevoir la formidable menace émergente composée des différentes dynamiques d'épuisement des ressources économiques et vitales, qui ont commencé à l'échelle planétaire ainsi qu'au niveau régional (Dennis et Donnella Meadow, Les limites de la croissance - le point sur 30 ans2004, Michael Klare, Une planète qui se rétrécit2008, et La course à la survie, la lutte mondiale pour les dernières ressources du monde, 2012).

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Cette dynamique d'appauvrissement va de pair avec la contradiction rapide et dangereuse qui se dessine entre la croissance économique et démographique des EAU, d'une part, et, d'autre part, son lien avec l'eau et l'énergie. En effet, si la population des EAU comptait près de 558 000 personnes en 1975, elle atteint aujourd'hui près de 8 millions d'habitants, et la population ne cesse de croître ("Démographie des EAU”, Wikipedia). Dans le même temps, le niveau de vie des Emirats a atteint des niveaux modernes. Ce double développement s'accompagne d'une forte consommation d'eau (Nick Carter, " Même si nous produisons davantage aux EAU, nous devons protéger notre approvisionnement en eau et en électricité”, Le National3 août 2014). Rien qu'à Abu Dhabi, la consommation d'eau de la population de la ville a atteint 1,1 milliard de mètres cubes en 2013 et pourrait atteindre 1,5 milliard de mètres cubes en 2030 (Vesela Todorova, "Avertissement sur la consommation d'eau et d'énergie”, Le National2 août 2014).

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Ce niveau de consommation d'eau est rendu possible grâce à la consommation croissante d'électricité : l'eau potable de la ville est produite par des centrales de cogénération, qui produisent de l'électricité avec du gaz naturel et utilisent la chaleur produite pour dessaler l'eau de mer (Carter, ibid). Ce procédé est absolument nécessaire pour maintenir un tel niveau d'eau potable dans une région aussi aride.

Dans le même temps, la consommation d'électricité augmente avec l'utilisation de la climatisation par une population croissante (Todorova, ibid), ce qui soulève de graves questions sur l'accessibilité industrielle, financière et sociale de l'électricité dans les décennies à venir, compte tenu de l'intensification prochaine du changement climatique au Moyen-Orient (Damian Carrington, "Les vagues de chaleur extrêmes pourraient pousser le climat du Golfe au-delà de l'endurance humaine, selon une étude”, The Guardian26 octobre 2015).

De plus, les centrales de cogénération sont propulsées au gaz naturel, et leur consommation augmente avec le rythme de leur production d'électricité et d'eau potable. Le problème est que cette surconsommation dépasse désormais la production nationale de gaz. (United Arab Emirates Oil, Gas sector business and investment opportunities Yearbook, Volume 1, strategic information and basic regulations, 2016).

Ces dynamiques contradictoires de l'eau et de l'énergie constituent un risque pour le statut même des EAU en tant qu'exportateur de pétrole. En effet, le pic de production pétrolière de la Fédération risque de se produire vers 2050. Cela signifie qu'un risque majeur à plusieurs niveaux s'accumule dans le développement même des EAU : pour se développer, le pays dépend d'une utilisation croissante des réserves de pétrole, de gaz et d'eau de manière intensive, ce qui signifie également l'épuisement et la surconsommation des ressources et de l'énergie mêmes nécessaires pour continuer à se développer.

La perception de cette menace est exprimée, par exemple, dans le discours du Cheikh Mohamed Bin Zayed :

"Dans 50 ans, quand nous aurons peut-être le dernier baril de pétrole, la question est : quand il sera expédié à l'étranger, serons-nous tristes ? ... Si nous investissons aujourd'hui dans les bons secteurs, je peux vous dire que nous célébrerons ce moment." (“Le cheikh Mohammed bin Zayed : une vision inspirée de l'après-pétrole aux EAU”, Le National10 février 2015)".

Comme nous l'avons vu dans "Les Émirats arabes unis, la montée d'un empire industriel durable ?" (Jean-Michel Valantin, The Red Team Analysis Society(13 juin 2016), la réponse industrielle au prochain pic pétrolier des EAU est le développement d'un secteur industriel et financier des énergies renouvelables et d'une branche énergétique de l'efficacité urbaine, au niveau national et international.

Pour renforcer leur sécurité énergétique, les autorités politiques des EAU sont allées beaucoup plus loin pour garantir la continuité de leur production d'énergie, par exemple en décidant en 2012 de construire la centrale nucléaire à quatre réacteurs de Barakah. Cette centrale est construite par la UAE Energy Corporation, dans le cadre d'un contrat avec la Korea Electric Power Corporation. Cette opération est financée par un budget de 32 milliards de dollars, et à partir de 2017, la centrale nucléaire devrait pouvoir produire 25% de la production d'électricité du pays (Naser El Wasmi, "La centrale nucléaire de Barakah aux EAU franchit une étape importante de sa constructionLe Nationalle 2 septembre 2015 et "L'énergie nucléaire aux Émirats arabes unis”, Association nucléaire mondiale/World Nuclear AssociationMise à jour en avril 2016).

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Les travaux en cours sont étroitement surveillés par l'Autorité fédérale de régulation nucléaire des EAU et par l'Agence internationale de l'énergie atomique, ainsi que par de nombreux pays arabes, très intéressés par l'énergie nucléaire. En 2015, un accord a été signé entre les EAU et la Rosatom russe pour importer l'uranium enrichi nécessaire aux réacteurs nucléaires. L'accord porte sur le traitement des déchets nucléaires par l'exportateur (Caline Malek, "Les EAU et la Russie signent un accord sur l'uranium enrichi”, Le Nationalle 15 octobre 2015).

Ainsi, les EAU sont en train de passer du modèle énergétique du pétrole et du gaz et de ses limites à un mélange énergétique de carbone, d'énergies renouvelables et de nucléaire. En d'autres termes, les EAU redéfinissent leur modèle énergétique en élaborant une stratégie qui garantit leur propre approvisionnement énergétique au cours des cinquante prochaines années, malgré l'émergence du pic pétrolier.

Des puits de pétrole à la Lune ... et au-delà

Cette vision et cette politique à long terme visent à maintenir la durabilité des EAU, quoi qu'il arrive au cours du 21e siècle.

Cette philosophie stratégique est à la base de la création de l'agence spatiale des EAU en 2014. En effet, l'agence vise à donner aux EAU la capacité industrielle et juridique de lancer des missions spatiales (Adam Schreck, "Les Émirats arabes unis lancent la stratégie de l'agence spatiale”, Phys.org25 mai 2015). Celles-ci pourraient être consacrées à l'observation de la Terre, aux communications spatiales ainsi qu'aux missions sur la Lune, Mars et les astéroïdes (Thamer El Subaihi, "La première mission spatiale du monde arabe sera lancée du Japon en 2020”, Le Nationalle 22 mars 2016).

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Pour rendre l'exploitation commerciale de l'espace techniquement et juridiquement possible, l'agence étudie à la fois l'évolution du droit international de l'espace et la possibilité de projeter des capacités, éventuellement des robots, sur la Lune et sur les astéroïdes, afin de les exploiter à des fins commerciales (Rob Davies, "L'exploitation des astéroïdes pourrait être la nouvelle frontière de l'espace : le problème est de le faire légalement”, The Guardian6 février 2016).

Ce type d'entreprise apparaît de plus en plus intéressant pour compenser l'épuisement des gisements de minéraux de la Terre par la surexploitation mondiale (Dr Hélène Lavoix, "Au-delà de la peur des objets proches de la Terre : exploiter les ressources de l'espace ?”, The Red Team Analysis Societyle 18 février 2013). Cette politique spatiale implique le développement de partenariats avec la NASA américaine, l'Agence spatiale japonaise et l'agence privée Virgin Galactic.

Viser la Lune et les astéroïdes pour trouver et "importer" des minéraux va de pair avec un profond renouvellement de la réflexion sur la durabilité, par la compréhension des "limites de la croissance" planétaire et de leur transfert au système solaire. Le programme spatial permet également aux EAU de dynamiser le développement de la recherche, tout en partageant politiquement et industriellement ses succès avec ses partenaires, notamment au Moyen-Orient (Lucy Barnard, "Une mission spatiale peut faire évoluer la technologie du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, selon le premier musulman en orbite”, Le National8 mars 2016). En attendant, la politique spatiale permet aux EAU d'accéder à ce "haut lieu" stratégique que sont l'espace orbital et l'espace lunaire (William Burrows, Ce nouvel océan, 1998).

La première mission spatiale devrait avoir lieu en 2021, pour le cinquantième anniversaire des Émirats arabes unis. Il est politiquement et stratégiquement important de noter qu'elle pourrait transformer les EAU en une puissance spatiale, ce qui serait un symbole très puissant pour le pays, ainsi que pour le monde arabe.

En outre, il apparaît que les politiques et stratégies à plusieurs niveaux de sécurité et de stratégie énergétique et environnementale des EAU sont en elles-mêmes un soutien extrêmement puissant pour le développement scientifique, technologique et industriel de la Fédération et pour ses partenaires du Moyen-Orient et internationaux.

Dans le même temps, cette grande stratégie de durabilité et de sécurité, basée sur la transition du pétrole et du gaz, sur le développement d'une base industrielle d'énergie renouvelable et nucléaire et sur une stratégie spatiale est devenue l'axe de la politique étrangère des EAU.

La grande stratégie permet ainsi aux EAU de développer des accords avec la Corée du Sud, le Japon, la Russie et les États-Unis. En d'autres termes, la sécurité environnementale et énergétique des EAU est un outil politique d'une efficacité impressionnante pour faire de la Fédération un État pivot entre le Moyen-Orient, l'Asie, la Russie et l'Amérique du Nord ainsi qu'entre la Terre et le système solaire.

Cela signifie également que les EAU deviennent un des principaux moteurs de la transformation de la notion même de lien entre durabilité, sécurité et géopolitique.

Il reste maintenant à voir comment cette politique va interagir avec la stratégie multi continentale chinoise de la "nouvelle route de la soie" (Jean-Michel Valantin, "L'Iran, la Chine et la nouvelle route de la soie”, L'analyse rouge (équipe)4 janvier 2016), suivie de près par L'analyse rouge (équipe).

A suivre (bientôt).

Image en vedette: L'Agusta A-109K-2 de la police de Dubaï en vol au coucher du soleil (le bas de l'image originale a été recadré pour respecter les contraintes de taille) par Mehdi Nazarinia [GFDL 1.2 (http://www.gnu.org/licenses/old-licenses/fdl-1.2.html) ou GFDL 1.2 (http://www.gnu.org/licenses/old-licenses/fdl-1.2.html)], via Wikimedia Commons. Le haut du bâtiment montré en arrière-plan est considéré comme soumis à de minimiset donc autorisé par la loi sur le droit d'auteur des Émirats arabes unis.

À propos de l'auteur: Jean-Michel Valantin (PhD Paris) est le directeur de l'analyse de l'environnement et de la sécurité à la Red (Team) Analysis Society. Il est spécialisé dans les études stratégiques et la sociologie de la défense, avec un accent sur la géostratégie environnementale.

Publié par Dr Jean-Michel Valantin (PhD Paris)

Le Dr Jean-Michel Valantin (PhD Paris) dirige le département Environnement et Sécurité du Red Team Analysis Society. Il est spécialisé dans les études stratégiques et la sociologie de la défense avec un accent sur la géostratégie environnementale. Il est l'auteur de "Menace climatique sur l'ordre mondial", "Ecologie et gouvernance mondiale", "Guerre et Nature, l'Amérique prépare la guerre du climat" et de "Hollywood, le Pentagone et Washington".

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2 commentaires

  1. En ce 4 juillet, je suis heureux de commenter à nouveau l'exécution d'une grande stratégie supérieure par les EAU, et son parallèle au Costa Rica. Bien que les environnements locaux et les ressources disponibles pour chacun soient radicalement différents, les deux nations ont jusqu'à présent réussi à identifier leurs menaces actuelles et à se préparer pour l'avenir. Alors que les EAU sont confrontés à une menace bien définie en matière de ressources, clairement illustrée par le nombre de barils de pétrole, de pieds cubes de gaz naturel et de gallons d'eau disponibles, la menace du Costa Rica est un peu moins évidente : comment prendre une ressource naturelle de biodiversité et de beauté naturelle et continuer à soutenir une nation en pleine croissance ? La démographie des EAU et du Costa Rica est comparable dans de nombreux domaines clés - espérance de vie, fertilité et taux de croissance de la population http://data.worldbank.org/ Bien que les revenus et le climat soient radicalement différents.

    Les grandes stratégies des deux pays impliquent le passage d'une ressource limitée et épuisante à une ressource renouvelable et plus flexible. Alors que les EAU se concentrent sur des domaines dans lesquels ils ont une grande expérience - l'énergie et la finance -, le Costa Rica a choisi de la même manière de continuer à développer une ressource familière - sa population est jeune, en bonne santé, alphabétisée et bien éduquée. Leur stratégie est passée des services à la clientèle, de l'informatique et du divertissement à la fabrication de produits de haute technologie dans les domaines de l'informatique, de l'aérospatiale et de la médecine à haute valeur ajoutée, tout en développant des infrastructures et des capacités améliorées dans les zones touristiques traditionnelles. Pour parvenir à une ingénierie et une fabrication de haute technologie, la production d'énergie à l'échelle industrielle est une nécessité, et le Costa Rica continue à investir dans ce domaine. En fait, la semaine dernière, le Costa Rica a fait un pas vers cet avenir en réalisant la première production de plasma d'Amérique latine http://www.ipp.mpg.de/4070844/scr_1 . Le Costa Rica Institute of Technology (TEC) de Cartago a fondé le Plasma Laboratory for Fusion Energy and Applications, qui étudie les domaines de la médecine des plasmas, de la technologie des plasmas industriels et de la recherche sur la fusion. Les travaux précédents avaient utilisé le petit dispositif MEDUSA-CR (Madison Education Small Aspect ratio tokamak), et comprenaient des efforts pour construire le Stellarator-1 (SCR-1) en utilisant une conception et une construction modulaire du récipient à plasma et des bobines fabriquées au Costa Rica. Le petit dispositif vise à atteindre des températures de plasma de 300 000 degrés Celsius. Le SCR-1, premier stellarator d'Amérique latine, rejoint maintenant les rangs des stellarators d'Australie, d'Allemagne, du Japon, d'Espagne et des États-Unis. Le directeur de l'Institut, le Dr Iván Vargas, a expliqué : "Notre recherche vise à profiter aux générations futures... Si la recherche comme celle-ci continue à évoluer, à l'avenir cette technologie pourrait être utilisée dans une centrale électrique qui apporterait une énergie alternative à nos communautés".

    Comme dans les EAU, la grande vision qui sous-tend cette grande stratégie dépasse les limites de la Terre. Ces derniers mois, le Costa Rica a financé un picosatellite environnemental qui sera lancé http://www.ticotimes.net/2016/04/19/crowdfunding-campaign-launch-costa-ricas-first-satellite-surpasses-goal et prévoit de financer un projet sur les matériaux spatiaux à partir d'un coléoptère local. En fait, depuis des années, Ad Astra, une société américaine et costaricienne fondée par l'astronaute costarico-américain Franklin Chang-Diaz, développe et teste la fusée à magnétoplasmes à impulsions spécifiques variables (VASIMR®) http://www.adastrarocket.com/aarc/VASIMR qui est maintenant une technologie potentiellement perturbatrice pour les futures missions spatiales, comme un transit vers Mars http://www.industrytap.com/nasas-new-vasimr-plasma-engine-reach-mars-39-days/33646 . Ce type de vision audacieuse est porteur d'espoir pour le petit Costa Rica et pour nous tous.
    Là encore, la prospective stratégique, l'analyse, la grande stratégie et les visions sous-jacentes présentent des parallèles impressionnants entre ces deux nations. Alors que l'avenir est souvent considéré comme sombre et menaçant, la vision de ces deux petits pays démontre qu'un grand avenir est possible - et en ce 4 juillet, jour de la 240e indépendance des États-Unis d'Amérique, mon souhait est que le monde entier puisse se tourner vers un avenir plus radieux, en visant bien au-delà de nos ressources limitées et de nos problèmes régionaux, afin de réaliser une union plus parfaite avec liberté, fraternité et opportunités pour tous.

    1. Merci beaucoup à Gene Vogt pour ces commentaires très instructifs et approfondis !

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