La situation continue à s'aggraver en termes de dynamique politique entre la Catalogne et l'Espagne. Les signaux sont si nombreux que, plutôt que de les présenter un par un, nous les énumérerons ci-dessous et les évaluerons comme étant en train de s'intensifier ou de se stabiliser.

Notez deux points principaux en termes de perception et de traitement de la situation.

La perception que les acteurs peuvent avoir d'un apaisement suite à la décision de la Cour constitutionnelle espagnole de ne pas autoriser le parlement catalan à tenir sa session de lundi, ce qui, à son tour, l'empêcherait de déclarer l'indépendance va... complètement à l'encontre de la dynamique politique hautement probable qui se déroule actuellement. Déclarer l'indépendance contre la volonté d'un pouvoir central témoigne d'une volonté, qui n'a cessé de croître, de se soustraire enfin au pouvoir de ce pouvoir politique central. Par conséquent, une décision de justice prise par ces mêmes autorités politiques centrales n'a aucun pouvoir d'apaisement, bien au contraire. De plus, en niant les droits existants, ici l'autonomie, il y a escalade. D'autres facteurs peuvent jouer qui retarderaient la déclaration d'indépendance ou feraient baisser la tension, et il ne fait aucun doute que de nombreux acteurs tentent d'obtenir ce résultat. Mais la décision de la Cour constitutionnelle espagnole elle-même est un facteur d'escalade et non de stabilisation.

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Deuxièmement, il semblerait que de nombreuses entreprises et le secteur des sociétés en général aient à nouveau été pris au dépourvu par un problème qui se pose depuis longtemps. Ils n'ont pas su anticiper et se préparer à tous les scénarios possibles. Étonnamment, il semble qu'ils ne soient pas en mesure de tirer les leçons des leçons très récentes de ces dernières années. Maintenant qu'ils entrent dans le domaine de la réaction excessive probable, parce qu'ils n'ont pas de perspective appropriée sur ce qui se passe, leurs chances de prendre de mauvaises décisions sont accrues, tandis qu'ils peuvent aussi facilement devenir des pions dans les mains d'autres parties prenantes.

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Les médias de Catalogne reflètent la polarisation de la société espagnole

Le 4 octobre, la première page du journal La Vanguardia de Barcelone était dominée par la crise catalane en cours. Une photo aérienne montrait des dizaines de milliers de personnes manifestant dans le centre de la ville la veille, alors qu'une grève régionale avait été organisée pour protester contre les tentatives des forces de sécurité espagnoles d'empêcher les gens de voter lors du référendum sur l'indépendance de dimanche.

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Un tribunal espagnol interdit l'indépendance des députés

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Le chef de la police catalane est accusé de sédition pour avoir "prétendument manqué aux ordres" à l'approche du référendum

Pour être reconnu coupable de sédition, il faut prouver que l'accusé s'est "soulevé publiquement et dans le tumulte pour empêcher, par la force ou par des moyens illégaux, l'application de la loi [ou] en entravant tout fonctionnaire de l'État dans l'exercice de ses fonctions".

Les liens de légitimité qui unissent encore la Catalogne au reste de l'Espagne sont actuellement mis à mal, d'abord par la violence infligée lors du référendum, puis par l'absence de dénonciation de cette même violence par le roi.

Il s'agit d'un signal inquiétant qui risque fort de faciliter l'indépendance au fur et à mesure que la nation se divise. Pendant ce temps, les Catalans auront probablement de plus en plus tendance à percevoir les autorités politiques espagnoles comme illégitimes pour leur communauté. Ils pourraient même commencer à percevoir ces autorités centrales comme leur souhaitant du mal.

Ainsi, l'escalade est facilitée.

Le vote catalan est illégal - le roi d'Espagne

Le roi d'Espagne Philippe VI a condamné les organisateurs du référendum sur l'indépendance de la Catalogne pour s'être mis "hors la loi". Dans un discours télévisé adressé à la nation, il a déclaré que la situation en Espagne était "extrêmement grave" et a appelé à l'unité. Des milliers de personnes en Catalogne ont protesté contre les violences policières espagnoles lors du vote de dimanche, au cours duquel près de 900 personnes ont été blessées.