The Red (team) Analysis Weekly n°102, 30 mai 2013

Un changement cognitif ? Il est intéressant de noter que, par rapport à il y a quelques mois seulement, les signaux sont de plus en plus liés à la géo-stratégie, à la guerre, à la géopolitique. Les autres questions restent cruciales et n'ont pas disparu, mais nous pouvons commencer à voir le système mondial global changer, en termes de prééminence donnée aux types de défis également.

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Scénario pour la Syrie - 3.1 : Une vraie victoire - un Al-Sham islamique ?

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Compte tenu de l'état actuel des choses, le scénario 3 : une véritable victoire en Syrie, et ses sous-scénarios sont plutôt improbables à court terme. Cependant, ils méritent d'être soulignés car ils apportent un éclairage analytique sur les dynamiques et les stratégies potentielles pour favoriser ou contrer l'une ou l'autre possibilité, en fonction des intérêts, et parce qu'ils pourraient être pertinents à moyen terme. Le chaos et le début du "warlordisme" qui caractérisent la situation syrienne, comme le soulignent les analystes (par exemple Joshua Landis, 1er mai 2013Commentaire sur la Syrie ; Aymenn Jawad Al-Tamimi, 14 mai 2013, Jihadologie ; voir aussi premier message de la série sur la Syrie) conduisent à la probabilité relativement faible de voir l'un de ces scénarios (ou plutôt des variations de ceux-ci) se réaliser. Néanmoins, en ce qui concerne scénario 1 : La paix à Genève  et scénario 2 : Pas de Syrien à Genèveet, outre les signaux indiquant une amélioration du désordre ambiant, nous tenterons d'esquisser des indicateurs qui pourraient faire l'objet d'un suivi plus spécifique pour évaluer la probabilité et le calendrier.

Scénario 3 : une vraie victoire en Syrie ?

Une fois que la victoire de l'un des belligérants sur tous les autres se produit, le vainqueur se retrouve en position de force au niveau national et peut commencer à reconstruire une véritable paix.

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Les premières années seront encore difficiles et le nouveau gouvernement devra développer de nouveaux moyens pour stabiliser la situation, en s'assurant que les vaincus ne retrouvent pas le chemin de la violence et de la guerre. L'administration de l'État devra être reconstruite là où elle a été détruite afin que la mission des autorités politiques puisse être menée à bien. Pourtant, nous sommes dans une configuration politique beaucoup plus facile que celle du scénario 1. En effet, la guerre ne peut pas vraiment être gagnée sur un territoire donné sans des troupes de combat qui sont suffisamment unis pour permettre une stratégie, des opérations et des tactiques appropriées, et sans une population mobilisée et/ou contrôlée (le "soutien" donné par la population peut être obtenu avec plus ou moins de coercition, mais doit être présent - voir notamment la littérature sur  contre-insurrectionainsi que les théories - et la pratique - de l'agriculture biologique. La guerre du peuple). Ainsi, remporter la victoire signifie que le vainqueur a également réussi à avoir un monopole efficace des moyens de violence (les troupes combattantes victorieuses et l'appareil coercitif au sein de la population, allant de doux à violent), ainsi qu'un moyen d'extraire le surplus de la population en échange de services (y compris la conduite de la guerre).

Par conséquent, gagner la guerre implique que les processus fondamentaux qui sous-tendent le fonctionnement des autorités politiques ont été mis en œuvre et maîtrisés. Le passage de la guerre et de l'urgence à la paix doit encore être réalisé, tandis que les nouvelles autorités politiques doivent consolider leur légitimité, et ce sont là des défis cruciaux, d'où les premières années difficiles, mais les bases pour réussir sont là.

La manière dont la stabilisation de la guerre à la paix se ferait, avec quel type d'autorités politiques et sous quel type de régime, varierait en fonction du belligérant victorieux. L'impact international changerait en conséquence, avec, à son tour, des conséquences sur la situation intérieure syrienne et le type de paix que le vainqueur réussirait à mettre en œuvre.

Scénario 3.1. : Un al-Sham islamique ?

Si les groupes victorieux étaient Salafi-Jihadiils créeraient une théocratie, un état strict de charia. Si l'on se réfère à La déclaration d'avril de Jabhat al-Nusra (Barber, 14 avril 2013, Syria Comment), alors ils chercheraient à créer des l'État islamique d'Al-Shamc'est-à-dire une entité politique couvrant le Levant. Si l'on se réfère à Abu Bakr al-Baghdadi, le chef d'Al-Qaida en Irak, leur objectif serait alors de créer le État islamique d'Irak et d'Al-Sham (ISIS) (Ibid). Comme l'explique Aymenn Jawad Al-Tamimi (14 mai 2013) et par Lund (22 mai 2013(Commentaire sur la Syrie), qui passe également en revue d'autres analyses connexes, nous sommes actuellement dans un épais brouillard de guerre quant à ce qui se passe au sein des factions d'Al-Qaida en Syrie : nous ne savons pas exactement s'il y a des dissensions entre les différents groupes, quelle est leur importance et quel camp, le cas échéant, l'emportera.

Califat, Jihad, Syrie, Al-Sham, Scénario

Quelle que soit la réalité qui émergera, et pour les besoins de ce scénario, en supposant donc que les groupes victorieux soient salafi-jihadi, l'actuelle Syrie territoriale (avec ou sans le Kurdistan syrien, selon la manière dont la guerre serait menée sur cette partie du territoire et gagnée ou perdue là) serait très probablement considérée comme le cœur à partir duquel la guerre pour conquérir le reste du Levant (avec ou sans l'Irak selon le cas) pourrait être menée. Le nouvel Al Sham serait donc expansionniste et porteur de l'objectif salafi-jihadiste qui "cherche à établir un califat islamique qui engloberait l'ensemble de l'Umma, ou communauté musulmane" (O'Bagy, septembre 2012:17) par tous les moyens, de la guerre ouverte au soutien des réseaux terroristes et au jihad individuel à l'étranger.

Le califat ou Khilafa est expliqué et défini par des termes différents selon les auteurs, mais des similitudes subsistent, notamment l'expansion :

"L'exposé le plus célèbre de la théorie islamique de l'État est celui de l'érudit al-Mawardi, qui affirmait que l'établissement du califat était une obligation islamique acceptée par les érudits. Son traité al-Ahkam al-Sultaniyya (les règles de gouvernance) reste l'une des principales références classiques de la théorie politique islamique. Il y explique que le dirigeant est soit élu par les représentants du peuple, soit nommé par le calife précédent. Les responsabilités du calife comprennent l'application du hudood (châtiments explicitement proscrits par l'islam pour des actes tels que le vol, la rébellion, les actes publics de relations extraconjugales), la collecte et la distribution des impôts conformément aux prescriptions de la charia, ainsi que la protection et l'extension des frontières de l'État islamique." Le Dr Reza Pankhurst, politologue et historien, spécialiste du Moyen-Orient et des mouvements islamiques, "Comprendre les appels au califat," 22 août 2011, Foreign Policy Journal.

"Le khilafa (califat) pour les islamistes est l'idée qu'ils ont le devoir d'établir des "États islamiques" - décrits par des platitudes vagues, théoriques et idéalistes - qui seraient ensuite unis dans un État panislamique mondial ou "nouveau califat"." Dr Usama Hasan, chercheur à la fondation Quilliam, pour BBC News, 24 mai 2013

"Tant sur le plan historique que sur le plan doctrinal, la fonction du califat est de mener le djihad, chaque fois que cela est possible, pour soumettre le monde infidèle à la domination islamique et faire appliquer la charia. En fait, la majeure partie de ce que l'on appelle aujourd'hui le "monde musulman" - du Maroc au Pakistan - a été conquise, petit à petit, par un califat qui a débuté en Arabie en 632.
Un califat qui mène le jihad et applique la charia représente un ennemi permanent et existentialiste, et non un ennemi temporel qui peut être acheté ou apaisé par la diplomatie ou des concessions. Un tel califat est précisément ce que les islamistes du monde entier cherchent fébrilement à établir." Raymond Ibrahim, directeur associé du Middle East Forum, 8 mars 2011, Gatestone Institute.

Malgré la nécessité de l'expansion, les actions agressives peuvent aussi être retardées, ou ralenties, pour permettre d'abord une consolidation au niveau national.

Toutefois, si la rivalité entre les groupes salafistes-djihadistes devait réapparaître après une victoire sur le territoire syrien, les chances de consolider la paix à l'intérieur du pays seraient réduites en raison des luttes intestines, suivant, pour l'essentiel, celles qui se déroulent actuellement. Dans le même temps, le potentiel d'actions djihadistes agressives serait renforcé, car tous les groupes voudraient affirmer leurs références djihadistes et les utiliser pour motiver idéologiquement les combattants, tout en s'aliénant probablement une partie de la population, ce qui contribuerait à nouveau à réduire les chances de stabiliser pleinement la situation au niveau national.

Les États directement menacés par un Al-Sham agressif - et d'autres entités régionales similaires - n'auraient d'autre choix que de riposter. Les perspectives d'une conflagration régionale et mondiale seraient accrues. La paix en Syrie aurait été de courte durée.

Estimation de la vraisemblance pour le scénario 3.1.

A ce jour, la probabilité de voir ce scénario se réaliser est résumée par Aymenn Jawad Al-Tamimi (14 mai 2013): "Au milieu d'un tel chaos, je considère qu'il est peu probable que JAN [Jabhat al-Nusra] progresse considérablement ou perde du terrain au-delà de ses bastions probables dans le nord et l'est. Bien que JAN puisse être régulièrement décrit comme la force de combat la plus efficace, il peut être trop facile de surestimer la taille et l'influence réelles du groupe. Pour résumer, je vois se développer un équilibre de désordre. "

Utilisation de Aymenn Jawad Al-Tamimi's ainsi que l'article de Lund (22 mai 2013), nous pouvons dégager quelques indicateurs à suivre, en plus de suivre le cours de la guerre en Syrie :

  • L'état de tension, du désaccord à la scission au sein des groupes d'Al-Qaida opérant en Syrie et entre toutes les factions salafistes-djihadistes.
  • L'évolution de la situation en Irak, notamment d'Al-Qa'ida.
  • Le degré d'acceptation de la charia stricte au sein de la population syrienne, ainsi qu'au sein de la population sunnite régionale et mondiale.
  • L'existence d'alternatives viables, tant sur le plan matériel que spirituel, pour la population, y compris la persistance de l'espoir : si aucun autre modèle n'est fourni en dehors d'un État islamique d'Al Sham et d'un califat, si les gens sont désespérés, ils pourraient bien trouver progressivement un nouveau sens et une nouvelle survie dans un Al Sham islamique (lire à ce sujet le début de l'article de Reza Pankhurst (22 août 2011).
  • La capacité des groupes salafi-jihadistes, d'abord en tant que belligérants puis en tant que dirigeants gagnants, à exercer un contrôle et une coercition durables sur le plan intérieur, d'une part, et à coopter et persuader, d'autre part.

Scénario 3.2....

à suivre

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* Outre une véritable victoire pour l'un des belligérants, Edward Luttwak, dans son article "Donner une chance à la guerre(Foreign Affairs ; Jul/Aug 1999 ; 78, 4) voit une deuxième possibilité qui pourrait conduire à une paix véritable : l'épuisement de tous les belligérants. Je ne prendrai pas en compte ici cette hypothèse car dans un avenir à court ou moyen terme, il semble encore moins probable que cela se produise que le scénario 3, compte tenu des multiples implications externes existantes.

Bibliographie détaillée et sources primaires à venir.

The Red (team) Analysis Weekly n°101, 23 mai 2013

Incertitudes: Quelles alliances et quels partenariats tiendront, lesquels échoueront, lesquels émergeront, pour combien de temps ? La conférence de paix syrienne aura-t-elle lieu et sera-t-elle un succès, à quel coût et avec quel impact géostratégique ? La crise européenne est-elle terminée ou pas du tout ? Les Européens continueront-ils à résister à la pression, et pour combien de temps, et quelle sera la prochaine étape ? La gigantesque expérience monétaire entreprise par le Japon sera-t-elle mortelle ou était-ce la bonne décision ? Et si la crise financière et économique mondiale n'était pas du tout terminée ? Le changement climatique augmente-t-il la probabilité de méga-tornades ou non ? Comment le monde fera-t-il face aux diverses pressions environnementales et aux conséquences involontaires des remèdes mis en avant ? Ces incertitudes croissantes et généralisées pourraient montrer que nous sommes désormais sur une voie pleine de changements systémiques multiples, avec plus de dangers et de menaces, mais aussi avec plus d'espace pour la liberté humaine, si nous sommes assez sages pour prendre la mesure des défis à venir.

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Scénarios pour la Syrie 2 : Pas de Syrien à Genève

Justification et explication du scénario

Les pourparlers diplomatiques échouent et la conférence internationale de Genève n'a pas lieu ou n'est qu'un simulacre pour sauver la face (cf. "Scénario 1 : la paix à Genève ?" et ses sous-scénarios pour ce qui pourrait résulter d'une véritable conférence internationale).

Genève, conférence, conférence de paix sur la Syrie

Compte tenu des forces actuelles sur le terrain et de leur équilibre, nous serions confrontés à un conflit qui s'allongerait (probablement sur des années plutôt que sur des mois) avec des perspectives croissantes d'implication et de chaos au niveau régional et mondial. L'ampleur et la profondeur des débordements régionaux et mondiaux augmenteraient avec la durée de la guerre civile syrienne et, à leur tour, l'alimenteraient.

Le débordement et la contagion prendraient très probablement quatre formes (non mutuellement exclusives). Premièrement, nous serions confrontés à toute action allant d'opérations secrètes à des actions assimilables à des guerres, en passant par des guerres entre États (toutes s'intensifiant probablement vers des guerres). Cet aspect, dans ses formes moins intenses, est en fait déjà à l'œuvre, bien que les États impliqués soient très prudents pour ne pas franchir la ligne (en termes de déclaration et de langage officiels) qui les forcerait à entrer en guerre, comme le montrent, par exemple, les deux raids israéliens sur la Syrie et la manière dont ils sont rapportés (entre autres, voir l Les États-Unis s'excusent d'avoir confirmé les frappes israéliennes - Jerusalem Post 19 mai 2013) . La partie politique de ce débordement est continuellement mise en œuvre, rappelant le célèbre "La guerre n'est que la continuation de la politique par d'autres moyens.." Deuxièmement, nous serions confrontés à un éventail similaire d'actions, mais entre les États et les acteurs surnommés " acteurs non étatiques ", qui se disputent pourtant le pouvoir de l'État.) Ces deux formes de contagion sont généralement imaginées ou attendues comme se produisant au Moyen-Orient, récemment élargi au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord (MENA). Cette vision est toutefois trop étroite, comme nous l'a rappelé la Russie le 17 mai 2013 lorsqu'elle a envoyé "au moins 12 navires de guerre pour patrouiller dans les eaux proches de sa base navale de Tartous, en Syrie." (Times of Israel, 17 mai 2013) pour souligner l'importance de son intérêt pour la Syrie et la région, comme l'a souligné, par exemple, Eldar (AlMonitor, 19 mai 2013). Le débat américain sur le type, la valeur et la sagesse d'une implication américaine en Syrie est un autre exemple évident de la manière dont le conflit syrien déborde de la région.

Troisièmement, les pays accueillant des réfugiés syriens (1,52 million de personnes le 20 mai 2013 -. HCR - voir carte détaillée ci-dessous) seront confrontés à un risque de déstabilisation lié à l'afflux massif de personnes dans des pays qui n'y étaient pas préparés et qui étaient déjà parfois confrontés à des situations difficiles. De plus, les réfugiés peuvent être liés à des unités combattantes et exercer des activités liées à la guerre syrienne dans le pays d'accueil, augmentant ainsi le risque de voir ces pays entraînés dans le conflit. Ces facteurs et les tensions qui en résultent sont déjà à l'œuvre, notamment au Liban (par ex. Euronews 18 mai 2013), la Jordanie (par exemple C. Phillips, Le monde d'aujourd'hui, volume 68, numéro 8/9), la Turquie (par exemple Ibid.., Krohn, The Atlantic, 17 mai 2013).

Réfugiés syriens, guerre civile syrienne

Une quatrième forme de contagion, plus non conventionnelle, doit également être envisagée. Au fur et à mesure que la crise s'étend en Europe, les individus européens attirés par le salafi-jihadi se rendraient de plus en plus en Syrie et en reviendraient (voir Insight du CIRSavril 2013), ce qui accroît non seulement la menace directe du terrorisme en Europe (Europol TE-SAT 2013: 7, 20, 24) et éventuellement aux États-Unis et au Canada mais aussi la propagation des cellules salafi-jihadi. Compte tenu de la crise et des politiques "fragilisantes" d'austérité et d'"externalisation" - c'est-à-dire de privatisation de l'État - (notamment celles qui concernent le monopole légitime de la violence), les actions des cellules salafi-jihadi pourraient accroître le risque de polarisation, par exemple en favorisant davantage la montée et le renforcement de mouvements d'extrême droite déjà en expansion. Les troubles liés à la crise pourraient constituer un environnement favorable aux actions violentes des cellules salafi-jihadi, qui alimenteraient ensuite une agitation politique plus généralisée. La propagation de l'idéologie salafi-jihadi dans des pays frappés non seulement par la crise mais aussi par le manque d'espoir et de vision ainsi que par le déni - quelles que soient les difficultés et les dangers auxquels sont confrontés les citoyens - n'est pas à écarter. Dans cette optique, la vision novatrice promue par le nouveau pape François 1er, qui met en garde contre "le culte de l'argent et la dictature d'une économie sans visage et sans but véritablement humain" (Squires, The Telegraph, 16 mai 2013) pourrait être considéré comme un contrepoids potentiel.

Des risques accrus similaires existeraient pour tout pays dont des ressortissants ont trouvé le moyen de combattre en Syrie, comme par exemple la Tunisie (Sgrena, IPS, 6 avril 2013), et augmentent avec la fragilité de la situation politique intérieure.

Jusqu'à ce qu'une paix réelle s'installe en Syrie (et ceci est donc vrai aussi pour les scénarios 1.1.2. et 1.2.2., cf. poste précédent), il sera plus que nécessaire d'utiliser tous les moyens de renseignement anticipé ou de prévision stratégique et d'alerte, les instruments de politique étrangère et, en dernier ressort, l'intervention militaire (qui peut également être considérée comme un débordement de facto du conflit), pour tenter d'empêcher un nouveau débordement de la guerre civile syrienne, à supposer que cela soit encore possible.

Dans scénarios 1 et 2, l'efficacité du soutien apporté à la Coalition nationale des forces révolutionnaires et d'opposition syriennes devra faire l'objet d'un suivi attentif et l'aide - létale et non létale, officielle et secrète - devra être orientée en fonction des résultats et des conséquences potentielles. Sur scénario 1, cette aide spécifique, ainsi que tout le soutien (voir état des lieux, partie I, II, III) accordée à des parties spécifiques devrait disparaître dès qu'un accord de paix est signé. Dans le scénario 2, toute l'aide devra être contrôlée dans le cadre des types d'implication choisis par les différents acteurs internationaux.

Estimation de la vraisemblance pour le scénario 2

Qu'est-ce qui pourrait augmenter la probabilité qu'un tel scénario se produise ? Les événements qui se déroulent actuellement dans la région MENA - et au-delà - ainsi que sur le champ de bataille syrien doivent également être lus en tenant compte de cette dimension. Les spoilers potentiels ci-dessous doivent être considérés comme liés les uns aux autres et s'alimentant mutuellement la plupart du temps.

  • Il est finalement impossible de trouver une solution qui serait acceptable pour tous les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
  • Des acteurs internationaux cruciaux cherchent à tirer trop d'avantages d'autres nations - liées ou non à la région - et les pourparlers diplomatiques échouent.
  • Les événements entourant le dossier syrien, que ce soit sur le champ de bataille ou au niveau international, finissent par faire dérailler les discussions diplomatiques en provoquant le retrait de trop d'acteurs internationaux importants (en raison de leur implication avec et en Syrie ou de leur pouvoir). Par exemple, l'adoption par l'Assemblée générale de l'ONU, le 15 mai 2013, de la déclaration de l'Union européenne. Texte "condamnant la violence en Syrie, exigeant que toutes les parties mettent fin aux hostilités". a été jugé à la fois par Chine et Russie comme peu utile, mais il peut aussi être lu, comme le souligne Nashashibi (AlArabyia, 20 mai 2013) comme un effort pour souligner l'importance d'une solution pacifique au conflit, d'"interlocuteurs représentatifs efficaces pour une transition politique", et donc de la nécessité d'une conférence internationale. Il est également possible que l'attaque terroriste dans la ville turque de Reyhanli fasse partie d'un effort visant à faire dérailler les pourparlers diplomatiques (par ex. Seibert, DW, 14 mai 2013).
  • Il est impossible d'amener le régime de Bachar el-Assad à la table des négociations. De même, s'il était impossible de trouver une personne pour représenter le régime de Bachar al-Assad qui soit acceptable pour toutes les parties, alors la conférence internationale ne pourrait pas avoir lieu, ou, si elle avait lieu, elle ne serait probablement qu'un simulacre, c'est-à-dire que toutes les parties ne seraient pas représentées ou que ceux qui accepteraient de s'asseoir à la table des négociations ne seraient pas représentatifs de ce qui se passe sur le terrain.
  • Une surprise majeure survient qui changerait la perspective internationale sur la Syrie et la guerre. Les discussions diplomatiques pourraient être interrompues.

Évolutions pour le scénario 2

Le scénario 2 devrait conduire soit au scénario 1, soit au scénario 3 (A real Victory in Syria, à paraître). Le principal défi auquel nous sommes confrontés ici, en tant qu'analystes, est de déterminer quand l'un ou l'autre deviendra probable ou plus probable. Le calendrier dépendra de ce qui se passe sous le brouillard de la guerre, sachant que plus le brouillard est épais, plus la possibilité de surprise est élevée. Nous devrons donc surveiller en permanence la situation de guerre et, en conséquence, revoir - et améliorer - tous les scénarios possibles. Par exemple, un éventuel éclatement de la Syrie devrait alors également être inclus comme sous-scénario (pour le scénario 1 et le scénario 3).

Le scénario 2 pourrait aussi, théoriquement, conduire au scénario 4, à savoir l'invasion et l'annexion de la Syrie par une puissance extérieure. Toutefois, compte tenu des normes et des paramètres internationaux actuels, un tel scénario est très improbable et peut être mis de côté. Si ces normes devaient changer, ou si les tensions et les crises internationales actuelles devaient provoquer de graves bouleversements, alors la probabilité du scénario 4 devrait être revue et le scénario développé. Nous pouvons noter un effet secondaire involontaire découlant de l'interdiction internationale de la guerre de conquête. Si elle a grandement amélioré la paix et la stabilité, elle tend également à supprimer une incitation pour les acteurs nationaux à mettre fin à la guerre civile : les factions en guerre ne risquent pas de voir un acteur extérieur utiliser la fragilité engendrée par la guerre civile pour annexer leur territoire, elles peuvent donc continuer à se battre.

Scénario 3 : une véritable victoire en Syrie

A suivre….

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Bibliographie détaillée et sources primaires à venir.

The Red (team) Analysis Weekly n°100, 16 mai 2013

Redessiner la carte stratégique et géopolitique mondiale: De la guerre civile syrienne et de son impact sur la région et au-delà, avec ses nombreuses incertitudes, ses alliances mouvantes et ses dilemmes, à la tension constante entre la Chine et le Japon sur les îles Diaoyu/Senkaku, en passant par la ruée vers l'Arctique, sans oublier le bourbier européen et sa polarisation aux multiples facettes qui semble se déplacer lentement, c'est en fait la carte politique et stratégique mondiale qui est en train d'être redessinée. Son aspect est toujours enveloppé dans le brouillard de la guerre ... ou plutôt des guerres, des crises et des batailles, présentes et, malheureusement, à venir.

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sécurité nationale, risque politique, analyse d'horizon, géopolitique, renseignement d'anticipation

Scénarios pour la Syrie - 1 : La paix à Genève ?

(Mis à jour le 22 mai 2013) Maintenant que nous connaissons et comprenons mieux les acteurs présents sur le champ de bataille syrien, nous pouvons commencer à esquisser des scénarios concernant d'abord les futurs plausibles pour la Syrie et les perspectives de paix à court et moyen terme, et ensuite les implications régionales de ces scénarios, car les dimensions géostratégiques régionales et même mondiales de la guerre en Syrie se précisent chaque jour davantage.

Scénario 1 : Négocier la paix pour la Syrie à Genève

Syrie, guerre civile syrienne, négociations avec la Syrie

Les pourparlers diplomatiques visant à promouvoir un règlement négocié de la guerre civile en Syrie sont couronnés de succès et les négociations commencent.

Sous-scénario 1.1.. : Tous sauf les djihadistes

Les acteurs réunis autour de la table sont le CN et le Conseil suprême de commandement militaire interarmées (CSM), l' le régime de Bashar al-Assad représentée par une personne qui sauverait la face du régime et qui serait acceptable pour toutes les autres parties (en supposant qu'une telle personne existe), la Conseil suprême kurde (SKC) et le Groupes salafi-nationalistes.

Sous-scénario 1.1.1.. : Une paix extérieure syrienne fragile

Une paix extérieure peut être négociée. Nous aurions une paix très fragile incluant tous les acteurs, à l'exception de ceux qui luttent pour un djihad mondial. Compte tenu du niveau actuel d'escalade et des intentions des factions les plus extrémistes, si nous voulons augmenter la probabilité de voir perdurer une véritable paix positive - correspondant à la vision déclarée de la politique étrangère de nombreux pays occidentaux, faisant respecter l'État de droit et les droits de l'homme - nous devons nous assurer que les éléments suivants sont inclus : une présence et un soutien forts de la communauté internationale (malgré le défi du déficit public mentionné ci-dessus), un plan stratégique correctement conçu et des actions réelles plutôt que des promesses irréalistes qui sont intrinsèquement une escalade alors que ce qui doit être arrêté est aussi la politique efficace de "guerre du peuple" des factions extrémistes.

Le choix du moment sera également essentiel une fois la paix négociée, car la rapidité et l'efficacité réelle sont cruciales. Notamment, et compte tenu de la sensibilité exacerbée d'un peuple ayant traversé une guerre civile, ainsi que de l'environnement religieux, la corruption et les divers dysfonctionnements au sein du système d'intervention pour la consolidation de la paix devraient être évités.

Il serait donc crucial de commencer à travailler à un plan approprié de construction de la paix dès que possible, en utilisant tous les canaux de coopération bilatérale et multilatérale. Pour s'assurer que le processus de construction de la paix est correctement mis en œuvre, des systèmes d'alerte précoce et de suivi exploitables doivent être planifiés et construits dès le départ.

Les cinq à dix prochaines années resteront une période très délicate avec des risques accrus de ré-escalade vers la guerre.

Sous-scénario 1.1.2 : Retour à la guerre civile - avantage des djihadistes ?

Les négociations échouent et la Syrie retombe dans la guerre civile, mais dans des conditions différentes : l'échec aura un prix pour chaque acteur impliqué, en fonction des raisons et des conditions qui l'entourent. Les groupes jihadistes mondiaux seraient probablement ceux qui en profiteraient le plus.

Sous-scénario 1.2. : Tous sauf les salafis

Les acteurs réunis autour de la table sont le NC et le SMC, le régime de Bashar al-Assad représenté par une personne qui sauve la face pour le régime et une personne qui serait acceptable pour toutes les autres parties (en supposant qu'une telle personne existe) et le SKC.

Les groupes salafi-nationalistes (tous ou la plupart), même ceux ayant des liens avec le SMC, refuseraient de participer aux négociations.

Sous-scénario 1.2.1.. : Une paix extérieure improbable et très fragile

Les négociations aboutissent. La paix extérieure qui est négociée est encore plus fragile. Les perspectives de réussite de sa mise en œuvre sont fortement réduites. Tous les risques déjà présents dans le sous-scénario précédent (1.1.1) seraient accrus. Avec un niveau de puissance (ressources, troupes et actions) constant par rapport au sous-scénario 1.1.1., la probabilité de succès serait inversement proportionnelle à la politique et aux actions des groupes salafi-nationalistes, allant du simple refus de participer aux négociations et au règlement à leur dénonciation et leur combat actifs. Pour augmenter les chances de succès, le niveau de pouvoir appliqué devrait être proportionnellement accru et la durée pendant laquelle ce pouvoir serait nécessaire devrait être augmentée. En d'autres termes, il faudrait consacrer à la Syrie davantage de troupes et de personnel civil, ainsi que davantage de ressources, et ce plus longtemps.

Sous-scénario 1.2.2. : Retour à la guerre civile - l'avantage des Salafis ?

Les négociations échouent et la Syrie est à nouveau entraînée dans la guerre civile.

Scénario similaire au 1.1.2 mais avec un très fort avantage pour les groupes salafistes, qu'ils soient nationalistes ou jihadistes.

Estimation de la vraisemblance pour le scénario 1

Qu'est-ce qui pourrait augmenter la probabilité qu'un tel scénario se produise ? Quels sont les faits justificatifs qui augmentent la plausibilité du scénario 1 ?

  • La guerre civile en Syrie se prolonge, avec une évolution et une dynamique spécifiques au cours de l'hiver 2012/2013 favorisant les pourparlers diplomatiques entre les puissances internationales (voir la fin de l'article 2.1.1. dernier poste);
  • La crainte des acteurs extérieurs de voir se poursuivre l'utilisation et la propagation des armes chimiques,
  • Une crainte accrue des acteurs extérieurs de voir le conflit syrien s'étendre, ce qui ne pouvait manquer de se produire compte tenu de sa dimension régionale et mondiale, soutenue notamment par la Le lien avec Al Qaeda Déclarations d'avrilpar les déclarations de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, reconnaissant que son groupe combat aux côtés du régime de Bashar al-Assad (Black et Roberts, The Guardian, 30 avril 2013.), par les attaques israéliennes des 3 et 5 mai sur la Syrie (voir l'analyse intéressante de Ben Caspit, 5 mai 2013, AlMonitor), puis par l'attaque terroriste du 11 mai 2013 dans la ville turque de Reyhanli, (Daloglu, 12 mai 2013 AlMonitor), ce dernier point étant également lié à la question des réfugiés et à sa dimension déstabilisante pour les pays voisins.
  • La difficulté de mettre en œuvre rapidement, efficacement et avec une forte probabilité de succès toute autre solution. Absence de soutien clair dans les circonscriptions nationales des pays susceptibles d'intervenir, notamment aux États-Unis, en faveur de ces solutions, et possible polarisation des opinions, compte tenu des multiples diasporas et de la catastrophe humanitaire.
  • Coût de l'intervention pour les pays intervenants, compte tenu du problème généralisé des déficits publics et des solutions habituellement choisies pour faire face à ce défi (réduction des dépenses publiques et privatisation de l'État).
  • Conduisant à l'annonce par le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov et le secrétaire d'État John Kerry que la Russie et les États-Unis avaient convenu "d'œuvrer à la convocation d'une conférence internationale pour trouver une solution politique au conflit en Syrie", et donc à la poursuite des travaux diplomatiques dans cette direction (BBC, 7 mai 2013), ainsi qu'aux échanges diplomatiques en cours entre les parties concernées.
  • Augmentation de la violence et multiplication des attaques - à un point - serait pas être une indication que les pourparlers vont finalement échouer, ni que les négociations de paix sont en train de s'effondrer, car les acteurs chercheront la position de négociation la plus forte possible à la table des négociations et cette position est obtenue par les combats. Les batailles renouvelées doivent être considérées comme une partie (dramatique) du processus global de négociation.
  • Quels acteurs syriens doivent participer ? Compte tenu de la diversité des acteurs sur le terrain, ce point est particulièrement délicat, crucial et donnera très probablement lieu à de nombreuses discussions, déclarations, marchandages et rebondissements, comme le laissent présager les deux déclarations ci-dessous.
    • Moaz Al-Khatib, ancien président de la Coalition nationale pour les forces révolutionnaires et d'opposition syriennes (NC) a suggéré : "Nous refusons toute pensée radicale mais cela ne signifie pas que nous pouvons les exclure, ils sont Syriens et ils ont le droit de s'exprimer, et nous devons entamer un dialogue avec eux. Ils sont Syriens et pour moi un Syrien vaut plus que le monde entier" (Phil Sands, The National, 9 mai 2013). Il est très probable qu'une participation officielle des groupes salafistes-djihadistes sera rejetée par les puissances internationales ainsi que par une partie des factions du CN, mais un dialogue secret pourrait avoir lieu entre certains acteurs syriens. La question pourrait également être posée pour les groupes salafi-nationalistes.
    • La déclaration surprenante d'"Abdul Qader Saleh, commandant de la Brigade Al-Tawhid", membre de la Front de libération de la Syrie à "l'agence de presse turque Cihan" accusant Israël d'avoir détruit des armes qui étaient sur le point d'être saisies par "la rébellion" et non des armes qui étaient sur le point de parvenir au Hezbollah, se rangeant ainsi du côté de l'Iran et du Hezbollah pour soutenir Assad (Ynet, 13 mai 2013) pourrait signaler un durcissement précoce du FSL (qui avait été suggéré comme possible par Lund, 2013 : 27). Cette déclaration pourrait à son tour préparer le terrain pour refuser les négociations potentielles ou pour construire une position de négociation plus forte.

Scénario 2 : pas de Syrien à Genève

Les discussions diplomatiques échouent... à poursuivre.

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Bibliographie détaillée et sources primaires à venir.

Salafis nationalistes et djihadistes mondiaux en Syrie

Cet article sera le dernier à présenter l'état des lieux actuel et les cinq catégories d'acteurs qui se battent en et sur la Syrie.

La montée en puissance des deux groupes de factions présentés ci-dessous - les factions sunnites syriennes ayant l'intention d'installer un État islamiste en Syrie et les factions extrémistes sunnites ayant un agenda jihadiste global - ainsi que leur pouvoir de mobilisation ont été, tout d'abord, facilités par la qualité prolongée du conflit et le désespoir qu'il impliquait au sein du peuple syrien. Il a ensuite été facilité par l'incapacité initiale de la modère pour trouver des appuis à l'Ouest, et ainsi démontrer leur puissance.

"Salafis nationalistes" : Factions sunnites syriennes ayant l'intention d'installer un État islamiste en Syrie.

Le premier lien est composé de groupes islamistes plus extrêmes - par rapport à ceux que l'on voit précédemment - et des groupes "Salafis nationalistes" - pour utiliser Lund (2013:14), notant que le spécialiste du Jihad en Syrie, Aymenn Jawad Al-Tamimi, remet en question la dichotomie même entre les salafis nationalistes et les salafis jihadistes (voir ci-dessous mise à jour 8 juillet).

Les salafis nationalistes veulent créer un État islamique de la charia en Syrie. Lund (2013: 14) citations Abdulrahman AlhajIl s'agit d'un expert de l'islamisme syrien qu'il a interviewé en janvier 2013 :

"En ce qui concerne les salafis, nous devons faire la distinction entre deux choses. Il y a des groupes salafistes déclarés publiquement qui ont une expérience du travail salafiste [armé] en dehors de la Syrie, et qui ont une pensée salafiste systématique. Ces groupes, les salafiya-jihadiya [salafi-jihadisme], ne sont pas nombreux, mais ils affectent la pensée des gens".

"Les autres sont des jeunes, des extrémistes. Ce sont des musulmans sunnites qui suivent cette voie parce qu'il y a beaucoup de violence. Jour après jour, ils sont confrontés à la violence, donc ils adoptent le salafisme, mais ils ne font pas vraiment partie de la salafiya-jihadiya idéologiquement. Comme Ahrar al-Sham : ils ne font pas partie du mouvement salafiste-jihadiste. Il y a bien sûr de véritables salafis parmi eux, mais la plupart du temps, ce ne sont que des sunnites extrémistes sans idéologie salafiste systématique. C'est très différent de Jabhat al-Nosra".

Au sein de ces groupes, on trouve deux grandes alliances, qui tentent d'unir des factions.

Les Front de libération de la Syrie (SLF), également connu sous le nom de Front islamique de libération de la Syrie (SILF), factions (Jabhat Tahrir Souriya ou Jabhat al-Tahrir al-Souriya al-Islamiya) a été créé en septembre 2012 lorsque certaines factions ont mis fin à leurs associations avec le FSA et s'est dissous avec la création du Front islamique le 22 novembre 2013. Les groupes qui sont mentionnés comme appartenant au FSL sont : deux des plus grands groupes islamistes de Syrie, Kataeb al-Farouq et Suqour al-Sham (Lund 2013 : 16), Liwa al-Tawhid et Liwa al-Islam (Lund 3013 : 27 en utilisant Noah Bonsey, Lund, 3 avril 2013). Selon Lund, la plupart des factions du SLF font également partie de la Conseil suprême de commandement militaire conjoint (Ibid. : 13)malgré leur perspective idéologique, ce qui souligne à nouveau le caractère pragmatique des affiliations et le caractère changeant et perdant des alliances, comme le suggère le rapport de la Commission. précédemment.

Le SILF/SLF compterait environ 37.000 combattants (Ignatius, 2 Avril 2013Voir aussi Commentaire de Lund à ce sujet, 3 avril 2013).

Les Front islamique syrien (FIS) (Al-Jabha al-Islamiya al-Souriya) a été créé en décembre 2012 sous la direction d'Ahrar al-Cham, plus puissant, et dissous avec la création du Front islamique le 22 novembre 2013. Il comprenait initialement 11 factions, couvrant la majeure partie du territoire (voir la cartographie ci-dessous et les versions précédentes de la cartographie accessible ci-dessous), qui ont été, en janvier et février 2013, réduites à 7 par la fusion de divers groupes (Lund, 2013 : 25-27). Depuis avril 2013, le FIS compte un nouveau membre, le Rassemblement des bataillons du Haqq (Tajammou Kataeb al-Haqq) (Lund, le 3 mai 2013). Entre 10.000 et 30.000 combattants pourraient faire partie du FIS (Lund, 2013 : 23).

Des pourparlers entre les groupes initiaux du FIS et le FSL avaient eu lieu lors de la création du FSL, mais ils ont échoué pour diverses raisons, de l'idéologie aux désaccords entre les groupes.

Pour accéder à la cartographie des acteurs (mise à jour 27/01/2014), devenir membre de la Red Team Analysis Society. Si vous êtes intéressé par la cartographie et les dernières mises à jour des acteurs spécifiques, nous contacter.
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Lund (Ibid : 17-19) qualifie le SIF de " troisième voie " islamiste, strictement salafiste mais aussi pragmatique, capable de discuter avec l'Occident, et de coopérer sur le terrain avec le SMC ou avec des groupes salafi-jihadi, tout en critiquant également ces derniers, comme le montre la déclaration du 4 mai 2013 d'Ahrar al-Sham sur " la récente déclaration d'allégeance de Jabhat al-Nosra à Ayman al-Zawahiri d'Al-Qaida. " (Lund, le 4 mai 2013):

"Elle cherche à démontrer une identité salafiste stricte, et ne cherche pas à cacher son opposition à la laïcité et à la démocratie. mais elle tente également de mettre en évidence une veine de pragmatisme et de modération, destinée à rassurer tant les Syriens que les responsables de la politique étrangère. Elle se distingue ainsi comme une "troisième voie" islamiste, différente à la fois de la frange la plus radicale du soulèvement et de son courant islamiste soutenu par l'Occident". (Lund, 2013 : 17)

Cependant, le FIS vise à établir une théocratie islamiste sunnite, n'autorisant qu'un minimum de consultation et de liberté politique dans les limites de la charia (Ibid. : 19). Il a déjà commencé à travailler dans ce sens, comme le décrit Lund (ibid. : 25), elle développe une "activité humanitaire et non militaire". Elle ne se contente pas de combattre mais joue également le rôle d'une véritable autorité politique, ce qui renforce à la fois son pouvoir de mobilisation et sa base de ressources. Ainsi, le renversement du régime de Bachar el-Assad n'est qu'une étape vers la réalisation de ses objectifs, et la " troisième voie " ne peut durer que temporairement, à condition que le FIS continue sur sa lancée et trouve accès à des ressources et des financements suffisants et sûrs (pour plus de détails sur le financement, voir Ibid : 27).

Pour plus de détails sur le FIS et, entre autres, sur le salafisme en Syrie, je recommande vivement Le rapport de Lund.

Mise à jour 31 mai 2013

  • 26 mai 2013 - Le FSL aurait déclaré la guerre Les Kurdes: "une déclaration signée par pas moins de vingt-et-un groupes armés a déclaré "Les unités de défense kurdes, YPG, sont des traîtres parce qu'elles sont contre notre Jihad."L'objectif, selon la déclaration, est un "en attendant l'achèvement du processus de nettoyage complet", libération de "PKK et Shabiha". La déclaration a été publiée par la "Front de libération islamique syrien" - Rapport sur la Syrie, 27 mai 2013 - "Les insurgés déclarent la guerre aux Kurdes syriens

Mise à jour du 8 juillet 2013

Aymenn Jawad Al-Tamimi dans son analyse méticuleuse des relations entre JAN et ISIS (voir ci-dessous), pour la région de Raqqah (24 juin 2013 pour la djihadologie), suite à des manifestations communes, des questions :

"À Raqqah même, les contre-manifestations sur le terrain ont apporté d'autres preuves de l'unité ISIS-JAN. Voici une de ces vidéosLe film, qui présente plusieurs jeunes portant les bannières du Harakat Ahrar ash-Sham al-Islamiya (qui, pour rappel, était le principal groupe de bataillons responsable de la prise de Raqqah par les rebelles en mars), de l'ISIS et du drapeau général du djihad.

... Les récents développements devraient également permettre de démystifier la fausse dichotomie entre certains commentateurs des groupes "nationalistes salafistes" du Front islamique syrien (FIS) comme le Harakat Ahrar ash-Sham al-Islamiya et les groupes djihadistes transnationaux (voir mon aperçu des déclarations de diverses factions sur Le bayah du Cheikh Jowlani au Cheikh Aymenn al-Zawahiri).”

Prochaines mises à jour

21 octobre 2013 : Face au brouillard de la guerre en Syrie : Les islamistes syriens jouent le "jeu des trônes" régional 

27 janvier 2014 : la montée des salafistes-nationalistes ?

Les factions extrémistes sunnites avec un programme de jihadisme mondial

Jihad mondial, Syrie, acteurs syriens, Al Qaida, Al-Nusra

Le dernier nexus est composé de groupes salafi-jihadi ou de groupes salafis ayant un programme mondial, comme Al-Qaïda, et comprend de nombreux combattants étrangers - tunisiens, libyens, irakiens, Tchétchène (par exemple Solovieva, 26 avril 2013, AlMonitorCentre Kavkav, 26 mars 2013) et européen. Insight du CIRS estime qu'"entre 140 et 600 Européens" de quatorze pays "sont allés en Syrie depuis début 2011, ce qui représente 7 à 11 % du total des combattants étrangers" (avril 2013).

Le groupe le plus connu est Jahbat Al-Nosra ou Al-Nusra, créé en janvier 2012 et déclaré groupe terroriste par les États-Unis en décembre 2012. Il est considéré comme "la force de combat la plus efficace en Syrie" (Bergen et Rowland, 10 avril 2013). En novembre 2012, Washington Post David Ignatiusen utilisant des sources de la FSA, a estimé qu'elle comprenait "entre 6 000 et 10 000 combattants".

À la mi-avril, Jabhat al-Nosra, qui répondait à al-Zawahiri puis à Abou Bakr al-Baghdadi, chef d'Al-Qaïda en Irak (ISI, État islamique d'Irak) et comme parfaitement résumé par Lund (4 mai 2013) "a promis de suivre tous les ordres de Zawahiri tant que cela ne contrevient pas à la charia", tout en refusant de fusionner avec l'ISI (see pour une analyse détaillée complète et des documents traduits, Barber, 14 avril 2013). Jabhat al-Nosra revendique ainsi un Al-Qaïda en Syrie, dans une démarche nationaliste qui n'est pas sans rappeler les groupes salafi-nationalistes, et souligne son objectif d'établir un État islamiste en Syrie, " l'État islamique d'al-Cham " (ISIS - voir ci-dessous mise à jour 8 juillet). Al-Cham signifie Bilad al-Cham, c'est-à-dire le Levant (aujourd'hui la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Palestine, Israël, et potentiellement la province turque de Hatay). Le choix des mots pourrait potentiellement indiquer un souhait de réviser les frontières, bien que cet objectif doive être prouvé.

Jusqu'à la récente offensive réussie des groupes pro-Assad (Spyer, 3 mai 2013), les nationalistes salafis et les jihadistes mondiaux ont eu tendance à mieux réussir militairement, en s'emparant d'endroits et d'infrastructures importants, tandis qu'ils se mobilisaient efficacement, d'une manière ou d'une autre sur le modèle de la "guerre du peuple" (moins l'idéologie maoïste).

Cela a, à son tour, provoqué progressivement le début d'un changement de politique concernant la fourniture et le type d'aide accordée aux factions modérées par les puissances extérieures qui les soutiennent. Cela a aussi potentiellement commencé à adoucir la position de la Russie, préoccupée par le développement du terrorisme jihadiste, permettant ainsi une amélioration des pourparlers diplomatiques en vue de négociations, comme l'a expliqué Poutine dans une interview accordée au radiodiffuseur allemand ARD (Ria Novosti, 5 avril 2013), et comme cela semble être en cours même si c'est de manière chaotique.

Mise à jour 8 juillet 2013

Aymen Jawad Al Tamimi évalue les relations entre JAN et ISIS, où ils désignent parfois la même entité, mais pas toujours, par une analyse régionale méticuleuse et approfondie :

Mise à jour 24 février 2014

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Nous avons maintenant décrit tous les acteurs du champ de bataille syrien. Nous allons maintenant pouvoir proposer quelques scénarios.

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Vers le scénario 1 : la paix à Genève.

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Détaillé bibliographie.

Les Kurdes dans la guerre en Syrie

En 2013, les Kurdes de Syrie ont leur propre agenda, qui déterminera leurs actions. Comme les autres communautés kurdes de la région, leur priorité est de créer un Kurdistan semi-autonome là où ils vivent, notamment dans le Nord-Est de la Syrie. On trouve également des enclaves kurdes en Syrie autour de Jarabulus - au nord - et d'Afrin - au nord-ouest, au nord d'Alep (Tejel, 2009 : xiii). Comme l'analyse Spyer, leur histoire récente indique aux Kurdes de Syrie que la maîtrise de leur propre destin est le seul moyen de vivre décemment et selon leur propre mode de vie, bénéficiant ainsi pour une fois de la générosité de leur terre, en termes de pétrole et de cultures (Spyer, 9 mars 2013). L'objectif des Kurdes syriens a été une nouvelle fois réaffirmé par Sipan Hamo, commandant en chef de ....

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The Red (team) Analysis Weekly n°97, 25 avril 2013

Nos propres pires ennemis - L'une des principales leçons que l'on peut tirer de la tragédie de Boston est que les efforts visant à améliorer les systèmes et la vigilance ne peuvent jamais s'arrêter en période de tension accrue et de multiplication des menaces, du moins pas tant que les problèmes n'ont pas été correctement analysés, que les causes n'ont pas été courageusement abordées et que de véritables solutions n'ont pas été imaginées et mises en œuvre. Gagner des batailles ne signifie pas toujours gagner une guerre, et les problèmes systémiques profondément ancrés ne disparaîtront pas sous l'effet de vœux pieux, de vieux remèdes et d'efforts temporaires, même si les 60 dernières années de paix relative, de croissance facile et de société consumériste ont tenté de nous faire croire le contraire. Ainsi, les différents problèmes qui assaillent notre époque n'ont pas disparu ces dernières semaines (et années), mais continuent au contraire de s'aggraver, tandis que les solutions imaginées jusqu'à présent ne concernent que les environnements extrêmes, notamment l'espace. Ne devrions-nous pas également tirer les leçons de cette approche stratégiquement imaginative pour l'appliquer à d'autres problèmes ?

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Groupes pro-Assad et forces d'opposition modérées

En gardant à l'esprit le caractère complexe et fluide de la situation en Syrie, nous avons abordé les questions suivantes précédemmentDans cet article et les suivants, nous présenterons l'état actuel des choses et les différentes catégories d'acteurs qui combattent en Syrie et sur le territoire syrien, à savoir les groupes pro-Assad, les forces d'opposition modérées et les groupes "apparentés" aux Frères musulmans, l' Groupes islamistes luttant pour un État islamiste en Syrieles groupes liés à un Front djihadiste mondialet, enfin, les Kurdes en Syriesans oublier les acteurs externes. Scénarios pour l'avenir découleront de cette évaluation. Les scénarios évolueront ensuite, notamment en termes de vraisemblance, à partir des changements sur le champ de bataille et dans les interactions entre tous les acteurs.

principaux acteurs 3

Groupes pro-régime d'Assad

Le régime et le gouvernement de Bachar el-Assad ont perdu toute légitimité intérieure (sinon il n'y aurait pas de guerre civile) et une grande partie de la légitimité internationale, mais ils restent reconnus et soutenus notamment par la Chine et la Russie - qui ont toutes deux un droit de veto au conseil de sécurité de l'ONU -, l'Iran et l'Irak. L'Algérie, l'Irak et le Liban se sont opposés à la "décision de la Ligue arabe de donner à l'opposition le siège vacant de la Syrie" (The Guardian, 26 mars 2013), suspendu depuis novembre 2011.

Évaluation des forces du régime pro-Assad

Forces syriennes

Les groupes combattants syriens pro-Assad sont composés de l'armée régulière et des gardes républicains, ainsi que des milices pro-Assad (alaouites et composites - sunnites, chrétiens, druzes), toutes soutenues par les forces de sécurité et les forces de police. Tous les alaouites ne doivent pas être considérés comme soutenant le régime d'Assad, comme le montre la conférence organisée au Caire le 23 mars 2013 par des alaouites promouvant une "alternative démocratique" (...).Reuters).

Les détails ci-dessous sont résumés à partir de l'excellent rapport de Joseph Holliday, Le régime Assad : de la contre-insurrection à la guerre civile (mars 2013 pour le SIE).

Armée régulière et gardes républicains

Selon M. Holliday, la politique d'Al-Assad consiste uniquement à "déployer de manière sélective son noyau loyal de partisans militaires". En conséquence, "une estimation pratique de 65 000 à 75 000 soldats loyaux et déployables du régime syrien se dégage" des "forces armées syriennes, une base qui comprend plus de 300 000 soldats (y compris le personnel de l'armée de l'air et de la défense aérienne)" (p. 27). De ce chiffre il faut retirer les pertes, estimées par Holliday à 7620 tués et 30500 blessés à la fin décembre 2012 (voir tableau p.28), ce qui représente approximativement la moitié des troupes déployées estimées par le régime, partiellement ou totalement compensées par le recrutement (p.29). Comme le soulignent Holliday et l'International Crisis Group, ces hommes constituent cependant un " noyau dur de partisans du régime " (p.29). Une décentralisation du commandement et du contrôle, permettant la flexibilité et l'initiative des officiers de bas et moyen niveau, en fonction des conditions locales, a été mise en place durant l'été 2012 (Ibid).

Les forces de sécurité : Les Mukhabarat

(Pour une explication plus détaillée et plus claire, lire Holliday, annexe 3) Ils sont constitués de quatre services de renseignement, dont la "mission première était de "surveiller et d'intervenir de manière agressive contre les menaces intérieures potentielles pour le régime" (...).Campbell, 2009)." (p.54) Cependant, ils agissent désormais davantage comme des milices que comme des services de renseignement (p.30). En outre, chacun gère ses propres prisons. Chaque service est présent sur l'ensemble du territoire avec une branche dans chaque province. S'appuyant sur une interview qu'il a réalisée, Holliday écrit que "un ancien initié du régime a suggéré que [Les Mukhabarat] pourrait atteindre 200 000 agents et personnels de sécurité, mais ce chiffre pourrait inclure du personnel administratif et des informateurs et ne peut être vérifié" (p. 55), et, très probablement, tous ne sont pas des combattants. (p.30).

Milices ou forces paramilitaires
  • Les shabiha: Un réseau d'" organisations de type mafieux ", " composé de réseaux de contrebande criminelle majoritairement alaouites dirigés par des membres de la famille élargie des Assad " (p. 16), mais aussi d'autres origines communautaires, lorsqu'il s'agit de zones sans population alaouite (p.17).
  • Comités populaires, ou Lijan sha'biya devenir tles forces de défense nationale, ou Quwat ad-Difa'a al-Watani: "Les populations minoritaires qui se sont armées pour protéger leurs villes et leurs quartiers des combattants anti-gouvernementaux" (p.16). Ils ont commencé à être formés et "officialisés" en tant que Forces de défense nationale, ou Quwat ad-Difa'a al-Watanidébut 2013, avec le soutien de l'Iran (p.31).
  • L'"Armée du peuple" ou Jaysh al-Sha'bi: "Les milices institutionnelles" existent en Syrie depuis le début des années 1980 (alors nommées... munazzamat sha'biya  avant qu'il ne devienne Jaysh al-Sha'bi au milieu des années 1980) (p.16). L'"Armée populaire" est composée des meilleurs combattants et des plus dignes de confiance des deux groupes précédents. Elle a été "entraînée et soutenue par le Corps des gardiens de la révolution islamique de l'Iran - Force Qods (IRCG-QF) et le Hezbollah libanais" (p. 30). On estime qu'il comptait 100.000 combattants à la fin de l'année 2011 (Holliday utilisant van Dam, 2011, et IISS Balance militaire 2011). Cependant, Holliday mentionne également que Le commandant iranien Mohammed Ali Jafari a parlé de "50.000 forces populaires" en septembre 2012 (p. 30).

Comme le souligne Holliday, la peur, les représailles, les massacres et les atrocités dont sont victimes les minorités de la part des extrémistes ne peuvent qu'augmenter le nombre de personnes qui rejoignent les différentes milices.

L'action de l'Iran auprès des milices soutiendrait Smyth(2013), selon lequel l'Iran se prépare également à une situation post-Assad en créant des sous-réseaux au sein de la communauté chiite syrienne, ainsi qu'en soutenant d'autres miliciens (sunnites). Holliday a suggéré un rôle iranien similaire dans une Syrie post al-Assad (p.32).

Forces étrangères 

Aux forces syriennes s'ajoutent des groupes étrangers comme le Hezbollah libanais, des groupes venant d'Irak avec le soutien de l'Iran comme l'Armée du Mahdi (Liwa al-Yom al-Mauwud de Muqtada al-Sadr), Asa'ib Ahl al-Haq, Kata'ib Hizbollah et la Force Quds des Gardiens de la Révolution iranienne (Ammar Abdulhamid, 2013; Smyth, 2013). Voir le rapport complet pour plus de détails, pp.11-12.

Mise à jour du 28 mai 2013

Lire la suite

Voir ici pour une bibliographie détaillée et une liste de sources primaires.

La Coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syriennes (CN) et le Conseil suprême de commandement militaire conjoint (SJMCC ou SMC).

Regroupant diverses factions d'opposition et de combat, d'obédience plus ou moins modérée, la Coalition nationale des forces révolutionnaires et d'opposition syriennes (également traduit par Coalition nationale pour les forces de la révolution et l'opposition syrienne - Lund, 2013), qui a absorbé le précédent Conseil national syrien (Lund, 2013 : 12), a été formé en novembre 2012, poussé entre autres par les États-Unis et le Qatar. Il était initialement dirigé par Ahmed Moadh al-Khatib. Il a été reconnu par de nombreuses nations occidentales (voir la liste sur Wikipedia), par la Turquie, par les États arabes du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït et Oman), comme le "représentant légitime du peuple syrien". La Ligue arabe (à l'exception de l'Algérie, de l'Irak et du Liban) a reconnu la Coalition comme son "représentant légitime et son principal interlocuteur". Cette reconnaissance a été réaffirmée lors du récent sommet de la Ligue arabe à Doha le 26 mars 2013 (The Guardian).

Ensuite, le visage uni de l'opposition modérée syrienne - ainsi que sa modération - a été remis en question, notamment par l'élection de Ghassam Hitto au poste de Premier ministre du gouvernement intérimaire de l'opposition, recommandé par Mustafa Sabbagh, Secrétaire général de la Coalitionet soutenu par les Frères musulmans et le Qatar (voir la mise à jour du 8 juillet 2013 ci-dessous pour le changement de visage de " l'opposition modérée " avec la chute des Frères musulmans suite aux événements en Égypte). En conséquence, le président Al-Khatib a démissionné, confirmant qu'il se retirait le... 21 avril 2013 (Al Arabyia et AFP), tandis que certains dirigeants de l'opposition ont exprimé leur désapprobation, notamment au sein de l'Armée syrienne libre (ASL), refusant de reconnaître Hitto (ex. AFP 24 mars 2013). Voir la mise à jour du 8 juillet 2013 ci-dessous pour le changement de visage de " l'opposition modérée " avec la chute des Frères musulmans suite aux événements en Égypte.

Le CNS a créé le Conseil suprême de commandement militaire conjoint (SJMCC ou SMC) avec le général de brigade Salim Idriss élu chef d'état-major. Le SMC est censé intégrer et diriger les FSA et est organisé en cinq fronts (Front Est : Raqqa-Deir Ezzor et Al Hassakah - Front Nord : Aleppo et Idlib - Front central : Homs-Rastan - Front occidental : Hama-Latakia-Tartus - Front sud : Damas-Dar'a-Suwayda).

Syrie, gouvernorats syriens

Un rapport détaillé de l'analyste de la Syrie de l'Institut pour l'étude de la guerre, Elizabeth O'Bagy, sur cet effort peut être consulté à l'adresse suivante icimais elle doit être lue à la lumière de l'avis de la Commission. débat entre Debeuf et Lund sur la FSA.

Combien de combattants appartiennent au SMC ? Il s'agit d'une question cruciale, mais très difficile. Si nous utilisons les estimations de David Ignatius pour le Washington Post, nous pouvons lire que "Idriss et son Armée syrienne libre commandent environ 50 000 combattants supplémentaires, selon des sources rebelles" (Ignatius, 3 avril 2013). Cependant, Lund (4 avril 2013) dans son commentaire sur l'article d'Ignace pour Commentaire sur la Syrie remet en question ces estimations, compte tenu de la complexité et de la fluidité de la situation sur le terrain. O'Bagy, dans son rapport détaillé sur la FSA ne semble pas inclure d'estimation globale. Lund, dans son article sur la FSA (16 mars 2013) souligne que "Si toutes les factions qui se sont déclarées en faveur d'Idriss étaient additionnées, elles compteraient au moins 50 000 hommes, peut-être beaucoup plus." Cependant, comme il le souligne, ces groupes incluent certains qui appartiennent aussi à d'autres nexus, comme Suqour el-Sham qui fait partie du Front de libération de la Syrie (SLF), également connu sous le nom de Front islamique syrien de libération (SILF). Ainsi, si l'on considère le nombre de combattants "modérés", il faut soustraire des 50 000 tous les hommes qui combattent d'abord pour d'autres groupes, et qui ne sont donc que très vaguement affiliés au SMC.

Les NC et SMC sont ceux qui reçoivent l'aide "occidentale", qui est, officiellement, non létale, bien que, comme surveillé par le crowdsourcing et expliqué dans l'article de Chivers et Schmitt pour le New York Times (24 mars 2013), l'aide militaire " de la C.I.A. " (principalement un rôle consultatif) "des gouvernements arabes et de la Turquie" a trouvé son chemin en Syrie depuis début 2012. Pendant ce temps, une formation militaire, à petite échelle, " dirigée par les États-Unis, mais impliquant des instructeurs britanniques et français " serait assurée en Jordanie (Borger et Hopkins, 8 mars 2013, The Guardian). Il est donc crucial pour le CN et le CSM de présenter un front uni au monde, de rassurer quant à leur capacité d'action et de mobilisation des différents groupes et de réaffirmer leur modération, car ce n'est qu'à ces conditions qu'ils continueront à recevoir du soutien, voire à en augmenter le montant et à en changer la nature. La crainte des bailleurs de fonds potentiels est que l'aide et les armes fournies se répandent dans les groupes et non seulement alimentent le conflit syrien, mais favorisent également les débordements régionaux, tout en étant susceptibles de revenir dans les pays occidentaux, favorisant la violence dans un environnement rendu plus volatile par la crise.

La réunion du groupe des Amis de la Syrie à Istanbul, les 20 et 21 avril 2013 illustre ces interactions. Le secrétaire d'État américain John Kerry y a annoncé qu'une nouvelle enveloppe non létale destinée au SMC, d'un montant maximal de 130 millions de dollars, viendrait s'ajouter aux 117 millions déjà versés (AP, 20 avril 2013). La France et la Grande-Bretagne font pression pour modifier l'embargo sur les armes imposé par l'UE à la Syrie ; l'Allemagne est plus réservée mais annonce qu'elle l'accepterait (Spencer, 21 avril 2013, The Telegraph, EUbusiness, 22 avril 2013), tandis que les Pays-Bas seraient plus réservés (AP, 20 avril) et que les pays scandinaves s'y opposeraient (EUbusiness, 22 avril). La France et le Royaume-Uni ont laissé entendre qu'ils pourraient décider d'aller de l'avant même sans accord européen (Traynor, 14 mars 2013, The Guardian). L'UE a également décidé d'alléger son embargo pétrolier sur la Syrie pour soutenir le CN (EUbusiness, 22 avril).

Mise à jour du 28 mai 2013

La route vers Genève 2

Mise à jour 8 juillet 2013

La révolution égyptienne du 30 juin 2013 avec l'éviction du président Morsi et de ses affiliés Frères musulmans, le refus des Frères musulmans de rejoindre la nouvelle coalition et son appel au combat ont eu des implications immédiates pour le CNS en Syrie. En effet, le CNS était réuni à Istanbul pour élire un nouveau président. Après les discussions et les retards habituels, la défaite des Frères musulmans en Égypte a très probablement contribué, avec d'autres facteurs spécifiques à la Syrie, à ce que le CNS, soutenu par l'Arabie saoudite, soit élu président. Ahmad Al Assi Jarba élu, sur le Qatar a soutenu Mustafa Sabbagh, sachant que le Qatar est un partisan des Frères musulmans. Cependant, "le représentant de la confrérie", Farouq Tayfoura été élu l'un des deux vice-présidents de la Coalition nationale syrienne, signe que le groupe conserve une influence sur la politique d'opposition syrienne." (Erika Solomon, Khaled Yacoub Oweis, Reuters, 6 juillet 2013). Badr Jamous est secrétaire général.

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Mise à jour du 16 octobre 2013

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SMC Jan 2014
Une vignette de la cartographie en évolution

Lisez ensuite la mise à jour du 24 février 2014, le début d'une nouvelle phase.

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